Médaillé de la glisse

Bonjour à toutes et tous,

Je vous souhaite un joli début de semaine ! Les pistes sont encore bonnes et j’espère que vous en profitez pleinement. Le Carnaval se termine le 21 février, avec la mise à feu de la Poutratze à Evolène, et la levée des masques à minuit… Le dernier moment pour agiter le petit diable qui sommeille en chacun de nous.

Pluies de lait

CHRONIQUE D’ÉPICIÈRE

Les vacances de Carnaval voient défiler Valaisans, Vaudois, Genevois, Fribourgeois, Belges, Français et bien d’autres passagers amoureux du coin. C’est un plaisir d’accueillir, de recevoir, même si pendant ces périodes-là, il est plus difficile de s’entretenir plus longuement avec chacune des personnes qui franchit le seuil de mon commerce. Inévitablement, il faut approvisionner les rayons plus généreusement, c’est un peu l’heure de vérité pour savoir si l’on tiendra économiquement le coup jusqu’aux prochains relâches. Bien évidemment, c’est le produit local – la petite tomme de Marie, l’œuf de ferme ou encore le miel de montagne – qui remportera le plus vif succès. La demande ne peut néanmoins pas bousculer l’offre au-delà des capacités du vivant. Nous sommes tributaires de la nature, et bien heureusement.

Voilà qu’en fin de semaine, nous nous trouvions en rupture de stock de fromage à raclette des Haudères. Comment est-ce possible, me demande-t-on ? Parce que nous ne pouvons pas presser les poules comme des citrons pour qu’elles pondent plus d’œufs quand il vente ou qu’elles muent, parce que nous ne pouvons pas tirer sur les pis des vaches ou des brebis pour qu’il en sorte davantage de lait, lorsque nous sommes nombreux à vouloir faire notre raclette à la maison ou au restaurant.

Il y a certaines explications qui sont évidemment possibles, et qui illustrent des principes humains qui me fascinent depuis que je suis épicière. D’une part, il y a eu l’an passé une sécheresse crasse qui a fortement réduit les fenaisons. Les importations de foin sont coûteuses et toute l’Europe a été touchée par le manque d’eau l’été passé, réduisant la possibilité d’acheter le nécessaire hors du pays. L’augmentation des coûts fixes, en électricité, en essence, et également en fourrage, ont contraint certains paysans à se séparer de davantage de bétail que prévu, à la fin de l’année passée. Moins de vaches, moins de lait, la déduction est simple. Mais il est, d’autre part, survenu un événement particulier. Depuis 2001, Swiss Cheese Awards prime les meilleurs fromages suisses. Dans la catégorie «Raclette AOP du Valais», Daniel Perret et Wojciech Malczuck de la laiterie des Haudères ont raflé la médaille du meilleur fromage à raclette en septembre dernier. La presse en a parlé, la médaille a été vantée et en a découlé une demande grandissante pour ce fromage adoubé par les spécialistes. La laiterie produit à flux tendu et honore ses commandes, avec l’affinage, la qualité et le soin requis. Il n’empêche que si la recette est bonne, lorsque l’ingrédient principal est en rupture, il ne va pas tomber du ciel. N’importe quelle pluie, de lait ou d’eau, serait d’ailleurs la bienvenue… La nouvelle de cette reconnaissance est une fierté pour toute la vallée. Les fromagers des Haudères vont poursuivre avec assiduité leur travail, pendant que nous autres allons patienter sagement le prochain arrivage pour garnir nos assiettes de belles raclettes des Haudères.

Tout ceci interroge également la question de la labellisation. L’humain a profondément besoin d’étiquettes, de médailles et de diplômes de reconnaissance. Je l’expérimente régulièrement avec différents produits. Le label est important, pour nombre de produits mais également de services. Nous n’avons effectivement pas la capacité de rechercher nous-mêmes les renseignements nécessaires à la définition de nos choix. Nous pouvons nous reposer sur le « Bio Suisse », la « Marque Valais », les « Saveurs du Valais » ou autres AOC, AOP ou IGP, pour être assurés que les produits répondent à certains critères de qualité et de respect du monde animal, pour ne donner qu’une impression. Il n’empêche que parfois, certains producteurs de produits d’excellente qualité, locaux, produits avec des ingrédients issus de l’agriculture biologique, n’ont pas les moyens ou le temps administratif de faire labelliser leurs créations. La contrainte administrative est toujours le revers d’une médaille, qu’elle soit d’or ou d’argent.

Armons-nous de patience jusqu’en mars, pour déguster les prochains formages à raclette des Haudères, et réjouissons-nous ! Et d’ici là, laissez-vous conseiller par votre épicière, pour découvrir une jolie alternative qui ravira votre palais.

Magie par procuration

PERLES DU QUOTIDIEN

– Coucou Marlène !
– Coucou toi !
– Je viens chercher les croissants que maman a commandés.
– Oui, voilà. Alors, les vacances ont commencé ?
– Oui, je suis trop contente ! On va skier à Chemeuille, et voir les peluches du Carnaval. J’ai trop peur, mais je suis contente en même temps. Ça fait tout bizarre dans le ventre.
– C’est génial ! Profite bien !
– Mais toi, tu veux pas venir skier avec nous ?
– Je ne peux pas, je travaille, tu vois.
– Ah. Oui. Sinon, le magasin est fermé et les gens ils sont tristes.
– Voilà, c’est à peu près ça.
– Bon, je fais une piste pour toi. Tu veux que j’aille vite, ou doucement parce que t’as un peu la trouille ?
– Alors plutôt doucement, comme ça j’en profite plus longtemps.
– Ça marche ! Je te raconte demain.

Le ski par procuration, c’est magique.

La vie à Evolène

QUOI DE NEUF DANS LA MONTAGNE

Je me permets de rappeler l’existence de ce sondage de Télé-Evolène à votre bon souvenir: https://www.survio.com/survey/d/Y0J7A5C0Y8G3Y2A4I. Il permettra au Conseil d’administration des remontées mécaniques de Chemeuille d’envisager la suite à donner à notre destination, dans ses perspectives quatre saisons notamment.

Le samedi de Carnaval, l’épicerie a eu la visite des Marie, qui attendaient de pouvoir « prendre la poste » qui les amènerait à la Forclaz, où les attendait un cours de piscine, sur recommandation du médecin d’Evolène…

Belle semaine,

Votre épicière, Marlène

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