Des p’tits trous

Bonjour à toutes et tous,

Je commence ma semaine en regardant les prévisions météorologiques et je me réjouis des précipitations qui s’annoncent pour cette fin de semaine. J’adore la neige, la pluie, mais j’aime surtout l’idée que la nature assoiffée puisse s’abreuver un peu d’or bleu. Je vous souhaite de vous réjouir autant que moi de ce cadeau céleste, parce que vivre dans une carte postale, c’est bien, mais le nettoyage de printemps, c’est merveilleusement nécessaire.

Paréidoliques anonymes

CHRONIQUE D’ÉPICIÈRE

Depuis quelques semaines, je sens au magasin que l’énergie générale est basse. Je dois admettre que depuis les épisodes de la pandémie, l’ancienne communicatrice que je suis fuit un peu les nouvelles du monde… Je fais partie de ces sensibles qui se voient fortement affectés par la marche chaotique de l’humanité. Il n’empêche que la réalité est éprouvante, par les temps qui courent, et que même en louvoyant entre les canaux d’information, tout nous parvient, tout nous atteint. Nous sommes affectés par les aléas des bouleversement économiques, politiques et sociaux. Nos existences sont de jolies petites chaloupes chahutées par le vent, et nous essayons tant bien que mal de garder notre cap.

La petite baisse de régime printanière n’est pas si surprenante, elle est un marronnier après tout. Des vitamines, du soleil et du repos devraient réparer les bobos de l’hiver. Mais pourtant, cette énergie, il semblerait qu’il faille, cette année, la puiser encore plus profondément… Nous camouflons toutes et tous nos petits tracas derrière nos masques sociaux, pour ne pas polluer l’esprit de notre prochain avec nos états d’âme. Et pourtant, l’âme nous met dans un drôle d’état. Je ressens vos turbulences, comme vous ressentez les miennes, à l’épicerie. Ce lieu abrite bien des histoires, bien des confidences, pas forcément inavouables, mais elles s’installent. Je m’amuse régulièrement à imaginer la superposition de toutes les voix qui se sont racontées, de tous les rires qui ont éclaté, de toutes les larmes qui ont glissé, dans ce petit espace, pendant toutes ces années. C’est un enchantement, un joyeux brouhaha. Ce magasin me dépasse, il a et il est une mémoire. Il me semble pouvoir y puiser cette dynamique, cette envie d’avancer, parce qu’il redonne ce qu’il a reçu. Et je me passionne pour l’animé dans l’inanimé.

Hier, une cliente tout à fait charmante m’a fait part d’un anthropomorphisme minéral qui s’était présenté à elle sur le chemin de Cotter. Et c’est la poésie exacte du monde qui me fait garder de l’espérance. Je vois, pour ma part, bien souvent des visages dans les objets du quotidien, dans le panier de légumes biscornus – mes préférés ! -, dans les rochers qui bordent la route des Sagneures, entre les Haudères et La Sage, dans un arbre au milieu d’une forêt d’aroles. Ce mal délicieux se nomme poétiquement paréidolie. Demeurons donc des paréidoliques anonymes, émerveillons-nous des fantaisies de la nature et de la culture. C’est là que se puise l’énergie nécessaire pour surmonter nos impossibilités à accepter l’insupportable. L’inutile est si merveilleusement indispensable à nos vies.

Que ferais-je sans le vide ? La question revient souvent « ne vous ennuyez-vous jamais au magasin ? ». Et bien, même en saison creuse, jamais. J’observe, je rêvasse, je projette. Le vide, l’absence et l’ennui sont sources de tant de créativité. De ma chaloupe à la vôtre, je vous salue de la main. Et si l’une des vos embarcations chavire, il y aura de la place dans ma barque. Nous voguons, sans aucune assurance, mais avec un cap.

Je vous souhaite un printemps rempli de douceur et de consolation.

Le grand esprit du bélier des aroles, derrière le Kurhaus.

Si t’es pas gruérien…

PERLES DU QUOTIDIEN

– Bonjour, faites-vous toujours des mélanges fondue ?
– Oui, ce sera pour combien de personnes ?
– Nous sommes quatre.
– C’est parti.
– Mais… c’est quoi ce fromage-là, que vous mettez dans votre préparation ?
– C’est du Gruyère madame.
– Mais… il est beaucoup plus compact que chez nous ! Où sont les trous ?
– Si je peux me permettre, êtes-vous Française ?
– Oui.
– Ce que vous appelez Gruyère, en France, c’est de l’Emmentaler.
– Ah. C’est une autre sorte de Gruyère ?
– Eh non… Mais je peux toujours ajouter les trous séparément, si vous le souhaitez.


Pendant c’temps que je fais l’zouave
Au fond d’la cave
Paraît qu’y a pas d’sot métier
Moi j’mange les trous des produits laitiers


Je suis la poinçonneuse d’ici là.

La vie à Evolène

QUOI DE NEUF DANS LA MONTAGNE

Je vous parlais la semaine passée de l’Assemblée primaire extraordinaire à Evolène. À cette occasion, le crédit total de 400 000 CHF pour les remontées mécaniques d’Evolène en 2023 a été accepté par la population. La situation pour le domaine skiable de Chemeuille reste préoccupante, et le conseil d’administration travaille d’arrache-pied à dessiner une suite heureuse à son histoire. Affaire à suivre.

FERMETURE DE ROUTE

Nous sommes bientôt rompus à l’exercice des fermetures de route qui, comme aiment à titrer les journalistes, nous coupent du monde. Soit dit en passant, je considère que c’est le reste du monde qui est coupé de nous… Simple vision de l’esprit. Veuillez donc prendre bonne note de l’information suivante: Le Val d’Hérens va subir une importante fermeture de route, du 1er mai au 7 juin 2023. La route principale de la vallée sera fermée en raison des travaux du tunnel des pyramides d’Euseigne. Les automobilistes devront donc emprunter le tracé passant par Hérémence et Mâche, ou par Saint-Martin. Une communication officielle ainsi que des panneaux explicatifs seront installés d’ici quelques semaines.

FÊTE DES CHIENS DE TRAÎNEAUXANNULÉE pour raisons météorologiques défavorables

Les samedi et dimanche 11 et 12 mars aura lieu la fête des Chiens de Traîneaux. L’événement se tiendra à Satarma, sur la route d’Arolla. Cette manifestation se veut festive et inclusive, en association avec l’association romande Trisomie 21. Les personnes en situation de handicap peuvent préparer leur participation aux activités sur inscription.

Je vous souhaite une belle semaine,

Votre épicière, Marlène

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